La Syllabe Sacrée "OM",
ou "AUM" symbolise le Son primordial, le Verbe éternel
créateur. Source du commencement des temps," OM" contient
tout ce qui a été, est, et sera. Il est l’essence de l'univers
entier. C'est le Mantra le plus précieux qui soit, le Mantra des
mantras.
Le pouvoir de la Syllabe Sacrée
Psalmodié par les plus grands
sages de l’Inde et du Tibet, Pranava OM est souvent comparé à la
flèche dont la pointe est la pensée traversant les ténèbres de
l’ignorance pour atteindre la lumière de l’état suprême. Celui
qui connaît OM est le sage véritable. Mais qu’est-ce que la
sagesse sinon la capacité de connaître ce qui est au-delà des
apparences.
OM est connu comme le pranava (son
du bourdonnement) ou udgita (le chant qui élève). Sa pratique
consiste à vivre la vibration fondamentale de l’univers expression
de conscience et Conscience elle-même. OM est la source de
l’existence manifestée. Par le chant approprié de OM apparaissent
les manifestations de la conscience profonde, l’infini complexité
du processus de création se dévoile et le principe divin se révèle
progressivement selon le niveau d’éveil de la personne.
Pranava OM est le plus important
des Mantra du Yoga. Il est mentionné dans tous les textes de l’inde,
(les Veda, les Upanishads, les textes tantriques), mais aussi dans
nombre de cultures son apparition en introduction des grands textes
religieux en montre toute l’importance. Précédent la plupart des
formules mantriques, OM est présent dans le Bouddhisme et
l’Hindouisme, dans les religion Jaina et Sikhs.
"AUM" devenu AMEN dans
le judaïsme et le christianisme, nous renvoie à la célèbre
formule « Au commencement était le verbe et le verbe était
dieu... » Evangile de Saint Jean. On le retrouve aussi en
ancienne Egypte sous la forme de "AMON" ou "AMUN",
Dans l’Islam sous la forme de AMIN ou ALM (« I » se
prononçant « ou » devant une consonne). On le trouve
aussi chez les Celtes. La langue mystique des Celtes Irlandais
s’appelait Ogham, qui se prononce o-gam, Dans cette écriture
sacrée des celtes apportée, selon la légende, par le dieu Ogma
(pour les irlandais) Ogmios pour les gaulois. Le mot awen qui se
prononce : a-ou-en et dont la traduction la plus proche est :
« souffle » etc... Véritable Sésame de la porte des
secrets, OM conduit à la connaissance la plus haute.
OM est la pulsation de l’univers,
la forme sonore de « ATMA » (la Conscience).
Cependant, il ne s’agit pas de
croire que le son audible est Dieu car il ne l’est pas. OM est tout
et rien de ce qu’on peut imaginer par l’intellect. C’est avant
tout l’expérience du Sacré. Considérez la pleine lune et le
reflet de celle-ci dans une flaque d’eau. Il est évident que le
reflet n’est pas la pleine lune. Si vous lancez un caillou dans la
flaque la déformation du reflet n’aura pas la moindre influence
sur la lune. Cependant son reflet insignifiant est une fidèle
représentation de la forme et des contours de la lune. De même
« Om » est le reflet de ce qu’il représente, une
fidèle indication de la réalité sous-jacente. Comme la flaque
d’eau « Om » reflète la forme et la lumière divine.
Mais pour celui qui sait écouter, le souffle de silence de « Om »
révèlera la Conscience créatrice.
Pratique vocale
Comme tous les Mantra, AUM n’a
pas de pouvoir intrinsèque propre. C’est la combinaison de la
voix, de l’écoute et du Mantra qui crée la valeur de AUM. Encore
faut-il trouver la qualité vocale, la disponibilité mentale, la
verticalité d’assise, la fluidité énergétique du corps, le
centrage... pour donner à la méditation toute sa puissance. La
Dyana Bindu Upanishad nous dit « Tel le flux continu d’un
courant onctueux et telle la vibration d’une cloche chantez OM et
comprenez le véritable sens des Védas ». Par la vibration
adéquate de la voix et la répétition mantrique, le champ mental
cessera d’être le théâtre de la dispersion et se libèrera peu à
peu des mécanismes incessant de la pensée. Dans cette disponibilité
mentale, chaque cycle du japa (répétition) est l’occasion
d’affiner la perception. Les composantes sonores de AUM,
apparaissent peu à peu, complexes et subtiles, jusqu'à rendre la
répétition mantrique superflue. Entrez alors en immersion
progressive dans le silence. Laissez le contact s’établir,
imprégnant vos sens, sans commentaires intérieurs. L’indicible
contemplation des chemins de la conscience peut alors commencer.
Dans la méditation rien est figé,
tout est mouvements et formes vibratoires. Le pratiquant est d’abord
l’Observateur, Puis dans le silence qui suit le son, le Mantra
libère son énergie créatrice et prend sa forme et son sens. la
révélation de la conscience est donnée dans un espace de relation
directe, sans commencement ni fin, hors du temps. Conscient de tout
et présent à l’expérience, le méditant fini par se résorber à
son tour dans l’arrière plan. Dans la vacuité l’union se
réalise. Turya, le quatrième état, est alors donné comme un
cadeau à ceux qui sont choisis. Le principe Divin est ainsi révélé
au fond du coeur comme un trésor de paix et de bonheur.
Extrait d'un texte de Patrick
Torre