« Dé-faire ce qui entrave les asanas » Quel serait le juste regard à porter au corps pendant le travail postural ?
Lorsque l’on pratique le yoga, il est important que le pratiquant yogi fasse en fonction de sa morphologie. D’un côté, il y a les consignes du professeur que le Yogi voudrait respecter, mais de l’autre, il y a le corps, notre corps qui est unique et cet « outil » peut nous freiner dans l’application des consignes.
Toute
la différence se fera dans l’attention porté sur ses
possibilités, ici et maintenant, dans la pratique. Cette attention
s’appelle Svadhyaya
ou la connaissance de soi.
L’alignement dans les postures est certes primordial, mais devra
être appliqué dans le respect du corps de chacun (ahimsa,
non violence).
Le propos du Yoga n’est donc pas de faire des asanas, mais de dé-faire ce qui entrave les asanas. La posture n’est pas une finalité en soi, elle permet d’enclencher le processus intérieur, Svadhyaya. Ainsi, la pratique du yoga est un champ d’expérimentation et non pas une simple application d’alignements purs et durs. Il y a un allant, un dépassement qui se fait dans le désir de connaître et d’expérimenter « l’axe », « le juste ». Cela paraît de l’intérieur et certaines réponses quant au positionnement viennent d’elles-mêmes : le corps a son intelligence. Ce n’est pas facile pour les débutants, mais la pratique vous conduit vers cela. L’apprenti yogi est un explorateur qui vit une exploration consciente de la pratique qui tient compte des limitations mécaniques du corps, ne voit pas là de limite à son expérience du yoga. La posture sera alors prise différemment, tout en recherchant l’intensité équilibrée entre Shira (stabilité, rectitude, force, puissance) et Sukha (douceur, lâcher-prise, « espace heureux »), dans la conscience de la structure et dans une intensité physique respectueuse.